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- 92 - Fontevraud 2024 : Où la musique rencontre le cinéma.
Catherine Totems, artiste indépendante, enseignante, ancienne responsable du pôle animation de l'Atelier de Sèvres et "passionnante passionnée" des arts et du cinéma d'animation en plein échanges complices avec Pierre-Emmanuel Lyet aux 13e rencontres de Fontevraud « Les Chemins de la Création » - Photo Clément Martin La 13ème édition des Rencontres de Fontevraud s'est déroulée les vendredi 18 et samedi 19 octobre 2024 . Com me chaque année ces rencontres permettent de découvrir des auteurs dans le processus de création d'un film d'animation. Parmi ces présentations toutes aussi captivantes qu'instructives, on est toujours enthousiasmés par quelques rencontres remarquables et singulières. Cette année Gamca vous invite à découvrir ou redécouvrir un réalisateur qui construit la rencontre de la musique avec le Cinéma d'animation et qui n'a pas fini de nous réjouir ! Pierre-Emmanuel Lyet Illustrateur, réalisateur, directeur artistique, enseignant, on peut inscrire Pierre-Emmanuel Lyet dans la lignée de ces illustrateurs polymorphes qui ont touchés avec bonheur au cinéma d'animation. En tant qu'illustrateur, excusez du peu, il vient de réaliser la couverture du prestigieux New Yorker, le 30 septembre dernier ! Couverture du New Yorker de Pierre Lyet Source Image : https://www.newyorker.com/culture/cover-story/cover-story-2024-09-30 Mais ce n'est pas de l'illustrateur ni même du réalisateur prolixe de documentaires et autres films de commande (1) qui méritent le détour dont il sera question mais du réalisateur de films où "la musique rencontre le cinéma" dans des jeux formels qui caressent ces plaisirs aussi intenses qu'avouables que peut nous offrir le cinéma d'animation. Et voici pourquoi ! Parade - Pierre Emmanuel Lyet - 8'06"- 2009 Réalisateur : Pierre-Emmanuel Lyet Scenario : Pierre-Emmanuel Lyet avec l'aide de Joris Clerté Animation : Pierre-Emmanuel Lyet & Jean-Yves Castillon Conformation & étalonnage : Stéphane Jarreau Musique originale : Mathieu Balanant Studio son : Tabaskko Montage son : Pierre-Emmanuel Lyet & Bruno Guéraçague Mixage musique : Christophe Grémiot Mixage film : Bruno Guéraçague Dialogues et musique : Tantely Zafimehy Production musique : Jean-François Coen Voix : Sharon Mann & Henry Samuel Suivi de projet - ensad : Georges Sifianos & Serge Verny Productrice - doncvoilà : Virginie Giachino Assistante de production : Chloé Machenaud Stagiaire de production : Cindy Marie Parade - Pierre Emmanuel Lyet - Source Image https://graphism.fr/court-mtrage-parade-entre-formes-couleurs/ Pierre-Emmanuel Lyet est diplômé de l'école supérieure des Arts décoratifs de Paris et il s'est distingué comme un créateur original et prometteur dès son film de fin d'étude en 2009. Son film jongle graphiquement entre abstractions et figurations colorées dans des jeux formels. Sur fond noir des motifs géométriques colorés et des yeux sont en mouvement au grès des sons et de la musique. Les mouvements de ces motifs réagissent de manière synchrone à la musique. Source image copie (partielle) d'écran de "Parade". Sans fond noir ou partiellement masqué dans un jeu de formes, un aréopage d'animaux voir de monuments (2) apparaissent avant de retourner dans l'abstraction ou le jeu pur de l'image et du son s'exprime. Source Image : Parade Capture d’écran à 4' 18'' Si l'auteur nous a fait part de l'influence de Norman McLaren et notamment du "Merle" (McLaren 1958 ONF Canada), en voyant ses films on pense souvent à McLaren tant ce jeu figures et musiques est omniprésent dans son œuvre. Le Merle - Norman McLaren - Office National du Fim - Canada 1958 Source image https://transmettrelecinema.com/film/jeux-dimages/le-merle/ On peut voir le merle sur https://www.youtube.com/watch?v=aos6gIHN3h4 Dès son film de fin d'étude Pierre-Emmanuel Lyet a construit celui-ci en fonction d'un projet musical. La musique originale a été composée par Mathieu Balanant dans le cadre du cours de musique à l’image dirigé par Marie-Jeanne Serero au conservatoire national supérieur de paris. On notera également le petit clin d'œil au classique du cinéma avec un dialogue de "Autant en emporte le vent" (1939). :-) On peut voir le film sur https://vimeo.com/95099469 Pierre et le loup - Gordon, Pierre-Emmanuel Lyet et Corentin Leconte -30' - 2013 Illustration : Pierre-Emmanuel Lyet Animateurs : Jean-Yves Castillon, Emmanuel Linderer et Christophe Nardi Animation et effets visuels : Doncvoilà productions Supervision des effets spéciaux : Stéphane Jarreau Musique originale : Sergueï Prokokiev Interprétation : Orchestre National de France, Direction d'orchestre : Daniele Gatti Voix : François Morel Production : Camera Lucida productions et Radio France avec la participation de France Télévisions Avec Pierre et Loup, Pierre-Emmanuel Lyet s'est attaqué avec deux autres réalisateurs au célèbre conte pour enfant de Serge Prokofieff composé en 1936 en combinant cette fois-ci prise de vue réelle et animation. Il est vrai que ce conte musical pour enfant est propice à l'animation; Walt Disney ne s'y était pas trompé dès 1946. Pierre et le loup Walt Disney 1946 - Source image https://disney-planet.fr/pierre-et-le-loup/ Au travers de l'histoire d'un jeune garçon, Pierre, et des autres personnages, l'oiseau, le canard, le chat, le loup, le grand-père et les chasseurs, cette version du conte permet aux enfants de se familiariser avec l'orchestre symphonique et sa musique. Le film présente l'orchestre et les instruments en les associant à des personnages : Pierre : le quatuor à cordes ; l'oiseau : la flûte traversière ; le canard : le hautbois ; le chat : la clarinette ; le loup : les cors ; le grand-père : le basson ; les chasseurs : bois et cuivres Les personnages sont stylisés et représentés par un assemblage de signes et symboles typographiques. Il reprend ainsi sa démarche que l'on trouve par exemple un an plus tôt dans "les droits collectifs" -2012. (1) Les personnages : le chasseur, le chat, le grand-père, l'oiseau, Pierre, le loup, un chasseur. Image https://garance-illustration.com/pierre-emmanuel-lyet/ Pierre est un personnage vivant filmé, il accompagne l'orchestre en jouant du violon. Pierre intégré dans les décors de Pierre-Emmanuel Lyet- copie d'écran à 16" de https://vimeo.com/94642585 L'orchestre et le chef sont aussi présentés au jeune public au sein du conte pour les sensibiliser à la musique symphonique. Ils interagissent également avec les personnages animés. L'orchestre - source image https://www.reforme.net/culture/programmes-tv/jeunesse-pierre-et-le-loup-conte-musical/ Le maestro Daniele Gatti et l'oiseau - Copie d'écran 1'17"" de https://vimeo.com/94642585 Un travail sur les images filmées permet d'intégrer Pierre et les musiciens en mouvement dans le décor les mêlant ainsi également au récit. On y retrouve les jeux graphiques de couleurs et silhouettes noirs qui se découpent sur le fond. Pierre et les musiciens défilent avec le loup capturé en se mêlant au décors en noir. Image https://gordon.black/pierre-le-loup-2 On peut voir un extrait sur vimeo https://vimeo.com/94642585 Luz & les Solidos - série en animation et prises de vues réelles de 9 épisodes - 6 X 9' - 2023 Écriture et réalisation : Gordon, Corentin Leconte, Pierre-Emmanuel Lyet Création graphique : Pierre-Emmanuel Lyet Studio d’animation : Miyu Interprétation : Orchestre de Paris dirigé par Ariane Matiakh Musique : Ludwig van Beethoven Production : Camera Lucida et Philharmonie de Paris Avec la participation de France Télévisions Après " Pierre et le Loup" , la même équipe a poursuivi sa collaboration pour les programme jeunesse de France TV avec la réalisation d'une série hybride qui mélange à son tour animation et prises de vues réelles, " Luz et les Sonidos" . Cette série de neuf épisodes propose des mouvements de neuf symphonies de Ludwig van Beethoven. Luz est une petite fille de huit ans qui découvre les symphonies de Beethoven et l'orchestre symphonique accompagnée par les Sonidos, de petits êtres lumineux qui vivent dans les instruments de musique. Luz visite l'orchestre accompagnée par les solidos. Image https://www.francetvpro.fr/contenu-de-presse/63095140 Les Sonidos interprètent visuellement l'œuvre et projette en association avec la musique un visuel lumineux et féérique qui enchante les aventures de Luz. Ici les Sonidos recrée un Volcan au milieu de l'orchestre symphonique de Paris qui émerveille Luz. Image https://www.francetvpro.fr/contenu-de-presse/63095140 Luz vit à chaque épisode une aventure différente et visite les instruments de l'orchestre symphonique avec de plus en plus de complicité des musiciens et de la cheffe d'orchestre. Luz visite l'intérieur d'un violon - Image https://www.francetvpro.fr/contenu-de-presse/63095140 Les réalisateurs réalisent ici une prouesse réussie avec son lot d'interactions entre les images en prises de vue réelle et les personnage animé qui permet de créer une connivence heureuse entre les musiciens, la cheffe d'orchestre, Luz et les Sonidos. Cette association permet au spectateur de suivre les aventures de Luz en étant entièrement immergé dans le monde de l'orchestre symphonique. La connivence entre Luz et la cheffe d'orchestre Araine Matiakh. Image https://www.francetvpro.fr/contenu-de-presse/63095140 Cet exercice oblige à gérer une chronologie précise à chaque étape de conception et de réalisation. Le tournage en prise de vue réelle est effectué selon un plan précis qui devra s'intégrer avec l'animation à une image prêt. Dès les travaux préparatoires, le projet se construit avec des analyses en relation étroite avec la musique. Pierre-Emmanuel Lyet nous a expliqué à Fontevraud les analyses schématiques effectuées sur la musique pour préciser un premier projet. Photo Clément Martin Ce travail aboutit à un schéma chronologique précis qui place à la seconde prêt les instruments, les plans filmés et les plans animés ! Si vous ajoutez qu'il a fallu cinq jours de tournage avec un orchestre dont l'agenda est plein 2 ans à l'avance, vous imaginez l'accumulation des contraintes qu'il a fallu affronter pour réussir l'exercice. Ne manquez pas de voir la série avec vos enfants sur la plateforme France TV sur : https://www.france.tv/france-4/luz-et-les-sonidos/ La musique rencontre le cinéma En Mai 1953, Le premier article signé seul par André Martin dans les Cahiers du Cinéma était consacré à ... Prokofieff ! Il s'intitulait "La musique rencontre le cinéma". Il y évoquait les rapports formels entre la musique et le cinéma soulignant ainsi un intérêt soutenu sur les rapports de l'image et du son. Sans risque de faire parler un homme disparu dont Gamca célèbre actuellement les 30 ans de son décès dans une série d'articles, nul doute qu'il aurait adoubé "l'illustrateur" (3) Pierre-Emmanuel Lyet qui porte haut et fort un cinéma d'animation originale dans la lignée de ses Maîtres. Pierre-Emmanuel Lyet - Image https://villa-albertine.org/va/fr/residents/pierre-emmanuel-lyet/ (1) Vous pouvez voir un exemple de film de commande avec "les droits collectifs" (2012) sur https://www.pierre-emmanuel-lyet.fr/filter/animation/Les-droits-collectifs dont les décors et les figures sont construites avec des symboles typographiques. (2)Un dinosaure "casimiresque" et un pont de brooklin en silhouette, serait-ce un clin d'œil discret à Godzilla? (3) André Martin, "La revanche des illustrateurs" dans le bulletin de l’ACA no 4 Janvier 1959. #pierreemmanuellyet #luzetlessonidos #Francetv #okoo #rencontresdefontevraud #gamcaanimation
- 93 - COP 29 - Ma mère : Gaïa notre déesse !
Ma mère de Chaïtane Conversat - Musique Célestin Image : https://www.folimage.fr/fr/films/celestin-ma-mere-246.htm La COP 29 se réunit pour tenter de définir de nouvelles actions, et les finances associées, pour réduire l'impact de l'activité humaine sur le climat. Alors que les difficultés économiques s'amoncèlent, que les effets du réchauffement globale de la planète semblent générer ses effets néfastes et terribles pour l'humanité encore plus vite que prévu, on peut être tenté de faire l'autruche devant cet avenir sombre. Cette attitude ne favorise pas l'action volontariste pour agir. A défaut d'agresser notre patrimoine avec des soupières aux contenus colorés afin d'attirer l'attention, l'acte de création et l' œuvre qui en découle peut mobiliser les consciences et influer sur les comportements pour augmenter les actions qu'elles soient locales ou globales. Source image : https://www.climate-chance.org/agenda/cop29-baku/ Le cinéma d'animation a son rôle à jouer dans ses créations militantes. Pour illustrer ce propos, Gamca vous propose de revenir sur un clip musical produit en 2022, "Ma mère" de la réalisatrice Chaïtane Conversat interprété par Célestin. Ce clip a fait avec succès la tournée des festivals en 2024, notamment au PIAFF en Janvier, au Festival National de Rennes en avril ou encore en juin à Annecy dans la séance films de commandes. Ce clip est remarquable et voici pourquoi ! Ma mère - Réalisation Chaïtane Conversat - Musique Célestin - France Réalisation : Chaïtane Conversat Scénario : Célestin, Chaïtane Conversat Animation : Chaïtane Conversat Décors : Chaïtane Conversat Photographie : Sara Sponga Compositing : Christophe Gautry Musique : Célestin Producteurs : Célestin, Agitato, Folimage. Techniques : papier découpé, pixilation Le film nous alerte sur l'urgence de se mobiliser pour lutter contre le changement climatique qui provoque d'ors et déjà i ncendies, tempêtes, inondations de plus en plus dévastatrices et de plus en plus fréquentes. Cette chanson est un cri d'alarme qui a ceci de particulier qu'il est rythmé, joyeux et plein de fraîcheur à défaut de sombrer dans les inévitables angoisses apocalyptiques. La musique et le texte chanté de Célestin, alias Sébastien Rambaud, nous entraîne dans une danse à la chorégraphie rythmée, une danse des espèces qui subissent qui illustre notre absence de conscience face au défi déjà présent et qui s'amplifie. Une danse pour invoquer notre action : source image http://clipdujour.unblog.fr/2023/09/08/clip-du-jour-celestin-au-bord-du-reve-avec-ma-mere/ Le graphisme et l'animation : en pixilation, technique d'animation image par image à partir de photographies, et en papiers découpés, permet de créer un univers métaphorique où des personnages mi-humains mi-singes, nous représentent en consommateurs avides d'artefacts. En clients avides, nous continuons à provoquer le changement climatique par notre consommation effrénée d'artefacts et d'énergie carbonée. La réalisatrice Chaïtane Conversat et Célestin nous expliquent comment le film a été construit. On voit avec intérêt les "alphabets graphiques" qui sont ensuite composés et animés pour construire le clip. On peut voir ce "Making-off" sur https://www.youtube.com/watch?v=W8OqE9oFfUY Techniques de l'animation pour créer des univers singuliers Les techniques de pixilation et papiers découpés nous amène cette fraîcheur qui soutient le message avec force. Ces techniques s'inscrivent dans une tradition de l'animation. On peut citer les polonais Jan Lenica et Walerian Borwczyk dans les années 50-60, ou encore Norman McLaren avec son chef d'œuvre de "les Voisins" 1953 pour la pixilation. Une photographie peinte à l'encre du film les Astronautes de Walerian Borwczyk 1959 avec ici Michel Boschet en acteur. Photographie peinte - Collection Geneviève et André Martin des Communications animées. Avec "Les astronautes" Borowczyk, en collaboration avec Chris Marker, nous embarque dans un voyage surréaliste en pleine guerre froide et compétition spatiale, deux ans après le lancement de Spoutnik. On peut voir le film sur https://www.dailymotion.com/video/x9hyio Norman Mclaren "les Voisins" 1953 - source image http://oddballfilms.blogspot.com/2016/07/humanimation-stop-motion-pixilation.html Avec les voisins Norman McLaren nous a proposé une métaphore des tensions et de la violence humaine autour des territoires toujours aussi actuelle. On peut voir le film sur https://www.dailymotion.com/video/xbj9hr Plus récemment sur la technique en papiers découpés on peut citer "Once more feeling de Palawi Agarwala" Inde, GB - 2021 qui "célèbre" les victoires coloniales de la Grande-Bretagne où là encore le cinéma d'animation permet d'aborder un sujet grave avec humour et décalage (1). On peut voir le film sur https://www.youtube.com/watch?v=NRnx8vOc9MU "Ma mère" est un clip remarquable par la force de son message qui nous parvient avec la puissance du cinéma d'animation en s'éloignant de trop nombreux précédents qui se limitent à l'anxiété, au cauchemar subis et coupables. Ce film est un hommage à Gaïa la déesse grecque de la Terre, notre mère. Le message y est reçu haut et fort ! André Martin aurait adoubé ce clip comme en témoigne son voeu à la veille du premier festival d'animation international d'Ottawa en 1976 dont il présida le jury pour en annoncer le palmarès : "Je terminerai sur un vœu : que la roue de l'inspiration tourne en 1976 et que disparaissent l'avant-garde ronchonne, le cauchemar concentrationnaire, le dadaisme triste, les apocalypses résignées, et que l'art des images animées devenu réellement tragique et désopilant, se spécialise dans toutes les formes de triomphes psychologiques : indicible joie de vivre ou forte envie de rire." André Martin Brochure Festival Ottawa 76 Couverture illustrée par Norman McLaren de la brochure de renseignement sur le festival d'où est tirée la citation. Collection Geneviève et André Martin Alors montez le son ! On peut voir le film sur https://www.youtube.com/watch?v=q8PCVLsiYsA . (1) A lire dans 35 Festival d'Annecy 2022 : Trop long ou trop court ? 4e partie https://clementmartin75.wixsite.com/cinemadanimation/post/festival-d-annecy-2022-trop-long-ou-trop-court-4e-partie #cop29 #mamere # chaitaneconversat #c elestin #folimage #piaff #festivalnationaldufilmdanimation #annecyfestival #gamca
- 94 - Le Carrefour du Cinéma d'Animation 2024 a du piquant !
L'épinette, écran d'épingles conçu par Alexandre Alexeieff et Claire Parker était exposé dans la salle 300 du forum des images. Pierre-Luc Granjon, Justine Vuylsteker, ont préparé une image pour l'occasion. On peut voir également les outils qui servent à imprimer des motifs sur l'écran. Photo Clément Martin Le Carrefour du Cinéma d'Animation 2024 a lieu depuis le 22 novembre pendant 8 jours au Forum des Images à Paris avec une magnifique programmation de courts-métrages, de films en avant-première, de conférences, de longs-métrages du monde entier et d'une quasi complète rétrospective des films d'Animation de Jean-François Laguionie. La journée de samedi ne manquait pas de piquant avec la rencontre "L'écran d'épingles se dévoile". Les réalisateurs Pierre-Luc Granjon, Justine Vuylsteker, les intervenants du CNC Sophie le Tétour et Jean-Baptiste Garnero et Isabelle Vanini, délégué générale de l'AFCA nous ont entretenu de l'écran d'épingles. Photo Clément Martin D'Alexeieff à Michèle Lemieux Les participants nous ont d'abord présentés l'histoire de cet instrument si particulier et de sa transmission aux générations suivantes. L'écran d'épingles est un instrument singulier qui a été inventé dans les années 30 par le graveur Alexandre Alexeieff et l'ingénieure Claire Parker. L'épinette présentée ici est un des 7 écrans qu'ils ont construits. Alexeieff et Parker ne souhaitaient pas partager leur invention et être les seuls à réaliser des films sur l’écran d’épingles. Le cinéaste d'animation Norman McLaren qui avait fait la connaissance du couple à l'Office National du Film dans les années 40 craignait que ce savoir-faire disparaisse et insistait pour que l'ONF en acquiert un exemplaire. Alexeieff-Parker construiront à la fin des années 60 un mini écran d'épingles (10 000 épingles) pour l'ONF le "baby screen". Images entre 65 et 67 sur le tournage de "La télévision est là" film d'André Martin ONF 1967. Photo Collection Geneviève et André Martin. Puis l'ONF fait l'acquisition du NEC (240 000) épingles en 1972. C'est grâce à cet écran NEC qu'un jeune réalisateur, Jacques Drouin en apprivoisera la technique et les contraintes sur lequel il réalisera plusieurs films. L'article "Jacques Drouin, l'apporteur d'épingles (1943-2021) : passion et transmission." consultable sur https://www.gamca.info/post/jacques-drouin-l-apporteur-d-épingles-1943-2021-passion-et-transmission revient sur le parcours de Jacques Drouin comme réalisateur et passeur généreux et passionné de savoir-faire et de techniques. Jacques Drouin avec Alexandre Alexeïeff au festival d'Ottawa en 1976 Collection CNC, fonds Alexeïeff / Parker, donation Alexeïeff-Rockwell. Jacques Drouin s'est impliqué dans la transmission des techniques de l'instrument pour en assurer la pérennité. C'est Michèle Lemieux illustratrice et réalisatrice québécoise qui a pris le relais à Montréal accompagnée par Jacques Drouin et qui réalisera son premier film sur l'écran d'épingles. Elle nous a offert cette année le somptueux "Le Tableau". Ce filme traite de la rencontre de Michel Lemieux avec la reine Marie-Anne d'Autriche au travers d'un portrait peint en 1652 par Vélasquez. Michèle Lemieux et Jean-Baptiste Garnero aux rencontres de Fontevraud le 19 octobre dernier. Michèle Lemieux est revenu sur son parcours et sur le processus de réalisation du tableau. Photo Clément Martin Image de "Le tableau" Michèle Lemieux 2024 11' - Image https://www.onf.ca/film/le-tableau/ Attention une transmission peut en cacher une autre Jacques Drouin ne s'est pas arrêté là pour assurer la pérennité de la création sur cet instrument. Il est à l'origine d'un long chemin qui nous a mené à la présentation d'aujourd'hui. Dès 2007 Jacques Drouin a effectué un premier "sauvetage" de l'épinette (270 000 épingles) qui était entreposé en France sans maintenance avec le support du CNC. En avril 2010 Jacques Drouin a effectué un mémorable atelier au forum des images pour promouvoir l'usage de l'épinette qui n'avait plus servi depuis presque 40 ans . En 2012, le CNC fait l'acquisition de l'épinette auprès de la fille d'Alexandre Alexeieff, Svetlana Alexeieff. C'est ensuite Michèle Lemieux qui a accompagné le CNC en 2013 et 2014 dans la restauration de l'instrument et qui a formé Sophie le Tétour et Jean-Baptiste Garnero à la manipulation, l'entretien et la conservation de l'écran. L'épinette était prête pour reprendre du service et c'est en juin 2015 à Annecy, que Michèle Lemieux a animé un stage de formation à l'épinette auquel ont participé : Florence Miailhe, Pierre-Luc Granjon, Justine Vuylsteker, Clémence Bouchereau, Florentine Grelier, Céline Devaux, Nicolas Liguori, Cerise Lopez. Jacques Drouin avait tenu à échanger avec les stagiaires par internet. Nous avons pu voir un petit extrait filmé à cette occasion et qu'on peut retrouver dans "Pourquoi l'écran d'épingles" de Brice Vincent qui sera projeté le mardi 26 novembre à 20 h 30 en présence du réalisateur au forum des images. Toutes les personnes de cette présentation étaient présentes pour ce stage et on a pu sentir l'émotion et l'excitation d'avoir participé à ce lancement de la transmission de l'Art de jouer de l'instrument écran d'épingles, ce stage où Michel Lemieux insistait plus sur ce qu'il ne faut pas faire laissant libre court à l'approche créative de chaque artiste. Pierre-Luc Granjon, Justine Vuylsteker et Florentine Grelier ont présenté les tests qu'ils avaient réalisés lors de ce stage. On a pu voir également le magnifique 25, passage des oiseaux de florence Miailhe qu'elle a réalisé lors d'une résidence de 1 mois.On y retrouve avec bonheur son univers de beautés et de menaces mais cette fois-ci sans couleur. Le Maître de la peinture animée a su dompter l'écran d'épingles avec une rapidité surprenante. 25, Passage des oiseaux de FlorenceMiailhe. Copie d'écran réalisée sur https://www.cnc.fr/cinema/actualites/lecran-depingles-alexeieff--parker_1219853 On peut voir (absolument) ce film rare su r https://www.cnc.fr/cinema/actualites/lecran-depingles-alexeieff--parker_1219853 . La réalisatrice et enseignante sur le cinéma d'animation, Florentine Grelier nous a parlé de son test et de son projet de film sur d'écran d'épingles sur une approche ondulatoire de l'eau et des vagues avant la projection de son test. Florentine Grelier durant la présentation - Photo Clément Martin Le premier film Même si "le test" de Florence Miailhe est un court-métrage achevé et remarquable, il reste un test ce qui en limite malheureusement la diffusion. L'accès à l'épinette est un long périple où l'on peut attendre plus de dix ans ... quand on a de la chance, pour disposer de l'instrument pour un long chemin solitaire ! C'est Justine Vuylsteker qui a eu le privilège de réaliser le premier film officiel réalisé sur l'écran d'épingles en France depuis 40 ans avec "Etreintes". Justine nous a confié avec un trait d'humour doublé de modestie non dénuée de fierté, qu'elle a été la première car elle n'avait pas de projet particulier dans sa vie à ce moment-là. Elle était donc disponible pour cette aventure solitaire que constitue la création des images d'un film sur l'écran d'épingles. Les deux réalisateurs nous ont exprimé ce rapport intime à l'instrument dans une salle presque qu'obscure avec une proximité physique obligatoire tant celui-ci exige de précises contorsions. Ce rapport mi-lutte, mi-complice, donne une telle force au résultat qu'on se laisse emporter dans une intrigue dont les péripéties sont autant d'accidents, d'opportunités de création qui vous marque à jamais. Justine Vuylsteker nous confiait qu'elle a fait "une dépression post-écran d'épingles" tant les autres techniques lui paraissaient fades après ce film . Justine Vuylsteker nous parle de son expérience sur l'écran d'épingles. Photo Clément Martin Justine Vuylsteker nous a amené son seul élément préparatoire au film constitué d'une succession de plan que l'on retrouve dans le film. Il ne faut pas être moins de trois pour déplier cette bande graphique. Photo Clément Martin Bande graphique de Justine Vuylsteker détail - Photo Clément Martin On a pu voir le film sur le bel écran de la salle 300 du forum des images pour y trouver un film d'une sensualité aussi fine qu'absolue. Justine Vuylsteker nous a parlé de la surprise qu'elle a eu avec l'instrument sur les surfaces presque blanches et les jeux abstraits qu'elle a pu mettre en place entre nuages et corps. Etreintes - images http://espacemedia.onf.ca/epk/etreintes/ On peut voir une bande annonce du film sur https://www.youtube.com/watch?v=SInt4pIzN7E Le dernier film Le court-métrage "Les bottes de la nuit" de Pierre-Luc Granjon va sortir en février 2025. On découvre la magie de multiplier les créateurs sur cet instrument. Pierre-Luc Granjon nous offre ici le premier film pour enfants sur écran d'épingles. Le réalisateur qui est connu pour ces films d'animation en volume, "stop motion" pour les anglophiles :-), nous montre ici la petite escapade d'un enfant le soir dans la forêt et sa rencontre avec un drôle d'animal qui lui montre les secrets de la forêt avec ses monstres réels ou non. Pierre-Luc Granjon nous a montré des dessins préparatoires. Il avait pris soin lors de présentations de son dossier pour obtenir les budgets de réalisation de préciser que "les dessins étaient beaucoup moins beaux que le futur rendu sur l'écran d'épingles". Pierre-Luc Granjon nous présente le processus de conception de son film - Photo Clément Martin Dessin préparatoire - image https://animation.ciclic.fr/actualites/cloture-de-saison-rendez-vous-avec-pierre-luc-grajon-pc Le résultat sur l'écran d'épingles avec plus de douceurs et de nuances. Image https://antoinerodet.com/25-2/les-bottes-de-la-nuit/ Le petit garçon et le drôle d'animal tout content de trouver un compagnon qui lui fait découvrir la forêt. Image https://cafedesimages.fr/films/les-bottes-de-la-nuit-8/ La complicité qui se crée entre le petit animal et le petit garçon. Image https://www.fif-85.com/film/tous-a-leau/ Grâce à Pierre-Luc Granjon l'écran d'épingles va à la rencontre d'un nouveau public, 92 ans après la naissance de cette invention ! Les créateurs à l'œuvre Cette présentation si dense, avec de nombreux extraits et témoignages, nous a aussi offert le privilège de voir les créateurs à l'œuvre, de les voir "jouer" de l'instrument pour la construction "d'une" image. Pierre-Luc Granjon et Justine Vuylsteker en plein exercice. Photo Clément Martin L'image finalisée par nos deux artistes, vous reconnaitrez leur style ! - Photo Pierre-Luc Granjon. Et ce n'est pas fini ! Nous avons pu voir le film de Pierre-Luc Granjon hier à la séance de 17 h30. Alexandre Noyer a fait son atelier écran d'épingles hier également avec tellement de demandes qu'il y aura un nouvel atelier à planifier. Alexandre Noyer a su construire de nouveaux écrans différents mais plus modernes et les vocations pour cette technique naissent dans le monde entier. Les Stradivarius Alexeieff -Parker sont entre de bonnes mains ... les violons aussi ! :-) Atelier écran d'épingles animé par Alexandre Noyer, le 24 novembre au Forum des images. Photo Clément Martin Le carrefour du cinéma d'animation a du piquant et il reste deux séances à ne pas manquer : Mardi 26 novembre à 18 h 00 au forum des images "Voyage dans les courts-métrages de Michèle Lemieux et Jean-François Laguionie. Mardi 26 novembre à 2àh30 au forum des images, le très beau Pourquoi l'écran d'épingles en présence du réalisateur Brise Vincent pour tout savoir, ou presque, sur l'écran d'épingles. Remerciements Merci au CNC, au forum des images et à tous les participants pour cette magnifique séance pleine de découvertes et d'émotions. Au CNC, la gestion du patrimoine n'est pas un vain mot et c'est grâce la passion de ses acteurs qu'aujourd'hui, on sent un puissant mouvement de réalisations, de styles différents en marche ! Bravo ! Jean-Batiste Garnero et Sophie le Tétour du CNC - Photo Pierre-Luc Granjon Oui la gestion du patrimoine n'est pas un vain mot au CNC, on va jusqu'à assurer le transport de trésors ! Le CNC assure le transport sécurisé du trésor ! - Photo Clément Martin A lire : ( 1) le superbe article sur l'écran d'épingles du CNC : https://www.cnc.fr/cinema/actualites/lecran-depingles-alexeieff--parker_1219853 L'article sur jacques Drouin de Gamca Animation : https://www.gamca.info/post/jacques-drouin-l-apporteur-d-épingles-1943-2021-passion-et-transmission #carrefourducinemadanimation #forumdesimages #CNC #ecrandepingles #parkeralexeieff #justinevuylsteker #pierrelucgranjon #gamca
- 95 - Planètes : la composition des réels
Le projet de film "Planètes" a obtenu le prix spécial de la fondation GAN en 2022. La Fondation GAN aide à la création cinématographique depuis plus de 35 ans. Image : https://www.fondation-gan.com/laureats-et-films/gan-laureats/planetes/ Le Carrefour de l'Animation 2024 s'est achevé vendredi 29 novembre. Quel sentiment d'abandon ne ressentons pas tant ce festival nous a offert des découvertes et des émotions uniques. Heureusement il est possible de revenir sur les évènements exceptionnels de ce festival pour en prolonger le plaisir. Parmi ceux-ci Gamca souhaite vous entretenir de la présentation de Momoko Seto du mercredi 27 novembre sur ses précédents courts-métrages et son long-métrage en cours de réalisation : "Planètes". Lucine Bourliaud l'animatrice, Momoko Seto et Tanguy Olivier le producteur de chez Miyu. Photo Clément Martin Momoko Seto est une artiste japonaise qui s'est installée en France depuis de nombreuses années. Cette artiste singulière vient du monde des beaux-arts et de l’Art expérimental. Elle s’est distinguée par ses courts-métrages filmés en "time-lapse" où les vedettes sont des cristaux de sel, des moisissures, des champignons ou des plantes qui vivent et se développent sous nos yeux. Cette technique nécessite un appareillage sophistiqué qui permet de filmer des images à intervalles réguliers pendant des semaines afin de nous montrer ensuite en continu un monde qu’on ne voit pas avec notre perception du temps. Momoko Seto pendant le tournage de planète à la station biologique de Roscoff : Recréation minutieuse d'un univers marin, Bras de robot et caméra périscope, programme informatique de pilotage de la prise de vue, autant de prouesses techniques pour traduire un réel. Image : https://www.ouest-france.fr/culture/reportage-et-action-un-film-d-animation-en-tournage-a-la-station-biologique-de-roscoff-13563f7e-b2c8-11ed-9e9f-ef149c4faf4a Cette fois-ci Momoko Soto s’attaque à son premier long-métrage avec "Planètes". Seulement voilà pour financer un long-métrage, il faut une histoire, il faut des personnages ! Pas facile avec des techniques qui tiennent plus du cinéma expérimental que du cinéma grand public ...Qu’à cela ne tienne ! Le film a quatre personnages … des "akènes" en d’autres termes des graines de pissenlits ! Momoko Seto nous présente les vedettes du film : Dendelion, Baraban, Léonto et Taraxa, quatre akènes de pissenlit - Photo Clément Martin Et pour raconter une histoire sans paroles sur des graines pissenlits, rien de tel qu’un scénariste, Alain Layrac, spécialiste des dialogues et de la psychologie féminine ! :-) La réalisatrice nous propose un film d'aventure où nos quatre héros, des migrants écologiques, quittent un monde hostile à la recherche d'une terre d'accueil quelque part dans l'univers. Pour tourner cette aventure dont on attend les rebondissements, Momoko Seto utilise toute les panoplies du réel. Le réel miniature Le premier des réels est bien sûr celui du monde miniature. Momoko Seto prélève de ce monde autant d'animaux, de paysages, de décors, de végétaux fantastiques qui viennent peupler notre épopée de science-fiction. Momoko Seto en tournage avec des têtards. - Source photo Momoko Seto Nous découvrons avec cette technique aussi bien une limace, qu'un oursin, des têtards (agrandis 36 fois), des insectes majestueux ou des amphibiens. Des végétaux extraordinaires sculptent les paysages de ce monde. Nous pouvons observer dans les photographies l'appareillage complexe des installations nécessaires aux prises de vues qui deviennent autant d'inspirations pour peupler un univers fantastique et surréaliste. Un oursin aux couleurs étonnantes. - Source photo Momoko Seto Le réel au temps accéléré Les images filmées en "time-lapse" nous révèlent des mouvements poétiques imperceptibles dans la réalité. Développements de végétaux, déplacements accélérés de mollusques sont filmés en image par image à l'aide d'un impressionnant appareillage tant les positionnements de la caméra entre deux photographies doivent être d'une précision absolue. L'impressionnant bras de robot nécessaire pour filmer image par image un pissenlit ! - Source Image Momoko Seto Cette image montre les positionnements des points de prises de vues prévus dans le temps. - Source image Momoko Seto Le réel géographique Cette composition pour créer ce réel fantasmagorique extra planétaire a nécessité également plusieurs lieux de tournage : L'Islande avec un pilote de drones pour filmer en temps réel ses grottes et ses landes apparemment hostiles; Le Japon pour filmer un curieux végétal qui a longtemps appartenu à la famille deschampignons avant d'être réintégrer dans les végétaux; Roscoff pour filmer des environnements marins en laboratoire; Ou encore un château en Bourgogne pour filmer en studio avec ... 17 appareils photo et 3 caméras de prise de vue réelle ! Image désertique où sont intégrés limaces et nos héros sur le dos des limaces. - Source image Momoko Seto Le réel de synthèse L'image des synthèse 3D n'est pas en reste. Outre la création de personnages en 3D, l'image 3 D et la photogrammétrie permettent de préparer les mouvements de caméra et l'assemblage des images issues des différentes prises de vue. Exemple d'essai de "collage" de petits légumes et d'éléments de paysage. - Source photo Momoko Seto Des photographies sont également utilisées pour créer des décors dans des collages polytechniques. Le réel sonore Dans un film sans parole, le rôle du son et de la musique est prédominant pour nous communiquer des émotions associées aux images et aux mouvements. Là encore le film fait appel à une compétence rare : Nicolas Becker. C'est à ce compositeur, spécialiste de la conception des sons, multi récompensé avec notamment un oscar du meilleur son pour le film Sound of Metal en avril 2021, qu'a été confié les sons et la musique qui accompagnent l'épopée de nos 4 personnages. Nous avons pu voir un extrait filmé en studio où l'équipe manie aussi bien des instruments électroniques sophistiqués que des objets ou des instruments aux sons originaux. On y sent une impression de recherche, de liberté et une énergie qui nous rappelle les meilleurs moments des artistes pop des années 70. Quel défi de développer un univers sonore à la fois archaïque et futuriste. I maginez le travail créer le son juste associé à des œufs de têtards ! On imagine les recherches musicales qui y seront associées. On s'attend à un résultat aussi étonnant que spectaculaire qui accompagnera l'épopée de nos personnages. Nicolas Becker et l'équipe de la musique et du son dont Quentin Sirjacq en studio. Source Photo Momoko Seto Composer le réel Si chaque réel est capté par une prouesse technique truffée de trouvailles technologiques à orchestrer par des compétences rares, la composition des éléments est un chef d'œuvre de complexité. Momoko Seto nous expose un élément du plan de découpage de "Planètes" : Le découpage du film se fait suivant un plan précis qui inclut des installations et des compositions d'éléments par incrustation. - Photo Clément Martin Calculs de positions, travaux préparatoires, écrans de contrôles multiples dont pour associer des mouvements à des échelles différentes. Ecrans de pilotage pour créer une scène et en piloter le montage. source Photo Momoko Seto C'est ainsi qu'une petite limace peut devenir un géant qui évolue au cœur de l'action dans un paysage aride. La limace lors du tournage initial. source Photo Momoko Seto La limace incrustée dans le paysage. Source photo Momoko Seto André Martin qui a inlassablement suivi les progrès techniques de l'animation pendant 50 ans, aurait adoubé ce projet de film, tant les techniques utilisées et leurs combinaisons en font un film remarquable d'un point de vue instrumental. Lui qui a dressé en 1964 un arbre des techniques du cinéma d'animation, cet arbre qui aurait pu faire partie du film aux milieux des végétaux étranges qui le peuplent, n'aurait pas manqué de le mettre à jour à l'occasion de ce film(1). 1960 12 Le Cinéma chez soi pratique no 31 Les principes d'un cinéma à 1 image près p 216-217. Arbres des techniques de l'animation. - Image Collection Geneviève et André Martin Malgré une scène annoncée de sexe torride entre deux limaces, le film va très probablement enchanter petits et grands par cette épopée pour la sauvegarde de l'espèce que nos quatre héros vont vivre. Nul doute que ce film marquera l'année 2025 par son originalité et la beauté curieuse de ses images. Nous l'attendons avec impatience en souhaitant qu'il touchera le grand public comme l'avait réussi Jean Painlevé avec son documentaire "Hippocampe" en 1934 et que cette œuvre, de fiction cette fois, rentrera dans l'histoire du cinéma d'animation. Où la composition des images nous offre un clair lune. - Image https://www.miyu.fr/production/planetes/ (1) André Martin a toujours surveillé attentivement les évolutions techniques et technologiques (2) (3) et a réalisé un film entièrement images 3D et sons de synthèse en 1982 (4) (2) 16 naissance-du-cinéma-informatique 1ère-partie : Des pionnières et des pionniers https://clementmartin75.wixsite.com/cinemadanimation/post/naissance-du-cinéma-informatique-1ère-partie-des-pionnières-et-des-pionniers (3) 23 Naissance du cinéma Informatique 2e partie : Les années 60 et les pionniers du numérique. https://clementmartin75.wixsite.com/cinemadanimation/post/naissance-du-cinéma-informatique-2e-partie-les-années-60-et-les-pionniers-du-numérique (4) 46 Maison Vole : L'envolée a 40 ans ! https://www.gamca.info/post/maison-vole-l-envolée-a-40-ans #momokoseto #planetes #nicholasbecker #miyuproductions #forumdesimages #fondationgan #gamcaanimation
- 96 - Ito Meikyū - Le fil d'errance : L'œuvre de l'intérieur.
Boris Labbé - extrait d'un dessin tissage courtoisie de l’artiste © Sacrebleu Productions . Entre figuration et caligraphie, l'artiste nous régale de variations de figures. Source image https://www.frenchtouch2.fr/2024/10/exposition-ito-meikyu-fil-derrance.html Boris Labbé fait partie de ces réalisateurs de films d'animation qui sont polymorphes tant leurs créations embrassent les Arts avec gourmandise. Dessins, aquarelles, installations, installations vidéo, scénographie vidéo, réalité virtuelles et autres concerts audiovisuels sont autant de dimensions artistiques et techniques qu'il maîtrise avec bonheur. A près "Rhizome" (2015) et " Orogenesis (2017)", c'est avec "La Chute " (2018) que Boris Labbé est entré dans l'histoire du cinéma d'animation avec un ballet plastique et récursif de formes et de personnages. Ce chef d' œuvre ne sera jamais assez diffusé tant le grand public mérite de connaître cette création fascinante. Extrait de La chute de Boris Labbé sur https://www.youtube.com/watch?v=byfsw8QTgsg Avec l'exposition "Ito Meikyū - Le fil d'errance" qui s'inspire de l’histoire de l’art et de la littérature japonaise, l'artiste et la commissaire de l'exposition Judith Guez pourraient presque être tentés de résumer cette polymorphie gloutonne qui habite notre créateur dans un labyrinthe graphique animé où ils nous invitent à nous égarer. Des aquarelles sur papier blanc où l'on peut deviner les perforations qui permettent de caler une image d'un film d'animation sur un banc-titre. Chaque image est une œuvre minutieuse avec ses personnages, ses signes, ses architectures. Un écran vidéo nous propose des successions d'animations réalisées à partir de ces matériaux. Il faut prendre le temps de regarder ces boucles qui se succèdent, si belles qu'elles mériteraient immédiatement un grand écran de cinéma. Aquarelles de l'exposition - source image https://www.sortiraparis.com/arts-culture/exposition/articles/320005-ito-meikyu-l-exposition-en-realite-virtuelle-de-boris-labbe-au-drawing-lab-a-paris-nos-photos Une image après passage au banc titre - Architectures, figures et un peu d'enfer - Source image https://www.borislabbe.com/ITO-MEIKYU On poursuit avec cette fois-ci une sculpture qui représente un métier à tisser des images, métaphore mécanique du tissage visuel que nous propose l'artiste. Cette photo nous montre la sculpture sous un angle qui propose les motifs que le tissage combine. Photo Clément Martin On pénètre avec précaution dans une salle obscure de projection où l'on devine à tâtons un banc. Une fois bien assis, on contemple une scène en 3D dont on fait lentement le tour enveloppé par une musique aux accents abstraits. Chaque Image si vous l'isolez devient un tableau en 2 dimensions avec des architectures, des végétaux et des formes. Photo Clément Martin Il reste la partie de l'exposition en réalité virtuelle, pour patienter des écrans nous proposent des œuvres numériques ou des signes s'animent. Signes en échos animés. Photo Clément Martin Calligraphies animées - Photo Clément Martin Enfin vous enfilez un casque de réalité virtuelle et vous attaquez le clou de l'exposition. Après avoir vu des formes de créations différentes animées ou fixes mais dont toutes ont pour objet de construire des mouvements, vous commencez à déambuler dans cet espace, en multipliant les points de vue sur les œuvres de Boris Labbé. Vous aurez la joie de voir une des scènes de la première salle de l'exposition en 3D cette fois et en distinguant les plans qui ont construit ces images fascinantes en 2 dimension. Seul et tranquille, vous pouvez vagabonder à l'intérieur des œuvre s de Boris Labbé. En bon voyeur gourmand, vous choisissez vos angles de vue pour mieux voir ces œuvres et leurs sujets de l'intérieur. Dans cet univers, la gravité fait tomber des disques sur une sorte de cage où se trouvent des personnages. Source image https://www.liberation.fr/culture/realite-virtuelle-ito-meikyu-la-fable-des-matieres-de-boris-labbe-20241116_YDDTC65FEBDMFNWEKIQOUD4OXI/ C'est fascinant de comprendre, d'appréhender la cohérence de l' œuvre de l'artiste avec toutes ces techniques aux rendus si différents, du dessin au numérique en s'égarant à l'intérieur. Il ne reste que trois jours pour voir cette exposition remarquable au Drawing Lab, 17 Rue de Richelieu, 75001 Paris jusqu'au 5 janvier . Pour ceux qui ne pourront pas voir l'exposition vous pourrez vous procurer le petit catalogue qui fourmille d'illustrations et d'informations et il restera les œuvre s qu'on pourra revoir ... mais de l'extérieur seulement ! #itomeiku #borislabbé #judithguez #drawinglab # sacrebleuproductions #gamcaanimation
- 97 - Piaff 2025 : Un sérieux prétendant !
Affiche du festival par Antoine Bieber - source https://piaff.net La 17e édition du festival 2025 se rapproche ! Ce festival de courts métrages d'animation se tient au mythique studio des Ursulines du 16 au 19 janvier. L'affiche de cette année est prometteuse car elle évoque avec fluidité le geste, la matière et les couleurs qui permettent de composer une image d'un film d'animation qui en contient 24 ... par secondes ! Une programmation d'exception L'équipe du Piaff nous a préparé une fois de plus un programme aussi varié qu'étonnant de courts métrages d'animation. Alexis Hunot, le directeur artistique du festival, a dû faire des sacrifices pour sélectionner les films des programmes Courts, Etudes, Musique et Horizon tant les films intéressants sont nombreux. Marie-Pauline Mollaret, présidente du Piaff, nous propose de son côté deux séances de films expérimentaux et la compétition jeunesse. Comme d'habitude la programmation vous offrira une étonnante promenade dans le cinéma d'animation avec ces graphismes, ses arts, ses cultures, ces musiques et ces plaisirs avouables que nous offrent ces créations de "synthèse". Extremely Short Koji Yamamura - source image https://piaff.net/event/competition-courts-1/ Le site du festival vous permet de consulter les programmes des 10 séances proposées cette année. A consulter sur https://piaff.net Gamca Animation aura l'occasion de revenir sur les contenus de ces séances. On peut déjà souligner les deux séances expérimentales proposées cette année ! Deux séances expérimentales à ne pas manquer ! Le PIAFF nous avait présenté une programmation exceptionnelle les années précédentes. On attend donc avec impatience les découvertes de cette année. Certains films sont de pures merveilles qu'on ne voit parfois qu'une fois alors qu'ils sont faits pour les amateurs d'Arts et méritent mille fois d'être diffusés plus largement. Une séance sera consacrée à Boris Labbé, en sa présence et celle du compositeur Lucas Fagin , pour la projection de Glass House alors que vient tout juste se terminer la superbe exposition "Ito Meikyū" organisée à partir des œuvres de Boris Labbé. (Voir "96 Ito Meikyū - Le fil d'errance : L' œuvre de l'intérieur" : https://www.gamca.info/post/ito-meikyū-le-fil-d-errance-l-œuvre-de-l-intérieur )) Boris Labbé, artiste polymorphe, nous offre ici un film en écho au spectacle vidéo-sonique et de l'expérience immersive disruptive qu'il a réalisée en collaboration avec Lucas Fagin. Glass house Boris Labbé 2024 - source image https://airport-anifes.jp/en/feature_item/glass_house/ Le PIAFF, un sérieux prétendant Enfin, s'il y a une seule raison de venir au studio des Ursulines du 16 au 19 janvier, c'est bien pour avoir l'occasion de rencontrer et échanger avec les animateurs, graphistes, musiciens, réalisateurs, critiques et autres créateurs à l'occasion d'un festival qui serait un sérieux prétendant à la victoire si le " concours du festival d'animation le plus convivial au monde " existait ! A jeudi ! Fin du Paris International Animation Festival 2024 le 21 janvier 2024 - Merci à Siying Yu Animatrice et illustratrice pour la photo ainsi qu'à l'anonyme auteur de la photo. #piaff2025 #studiodesursulines #borislabbe #gamcaanimation
- 98 - Piaff 2025 soirée d'ouverture : c'est le 16 janvier !
Extremely Short Koji Yamamura (とても短い) Japon, Etats-Unis 2024 Source Image https://piaff.net/artist/extremely-short/ Le Piaff a lieu au studio des Ursulines à partir du jeudi 16 janvier et nous offre encore cette année un programme de courts métrages d'animation à ne pas manquer. Voir https://www.gamca.info/post/le-piaff-2024-arrive-bientôt pour se rappeler pourquoi il ne faut pas manquer les séances du PIAFF. La soirée d'ouverture nous offre une première séance de la compétition courts métrages à déguster sur un bel écran de cinéma. On notera en attendant les découvertes quelques courts-métrages à voir absolument et voici pourquoi. Extremely Short de Kōji Yamamura Japon Etats Unis 2024 La projection d'un film de Kōji Yamamura, qui s'est affirmé comme un leader du cinéma d'animation indépendant au Japon, est toujours un évènement même si celles-ci restent trop rares. Ce court-métrage s'inscrit dans un projet de collaboration « Bungaku Bideo » entre la littérature japonaise contemporaine et l’animation. Au delà d'un graphisme dansant et fascinant entre formes de l'esprit et idéogrammes, Kōji Yamamura reste profondément et sûrement ancré dans la culture japonaise. Extremely Short Koji Yamamura (とても短い) Japon, Etats-Unis 2024 Source Image https://piaff.net/artist/extremely-short/ On peut voir la bande annonce sur https://www.youtube.com/watch?v=wvuuAG-fLOI Les bottes de la nuit Pierre-Luc Granjon France 2024 La sortie d'un nouveau film d'animation réalisé sur l'écran d'épingles Alexeieff-Parker est toujours un évènement. Quelques semaines après une présentation exceptionnelle au carrefour de l'animation (1), le Piaff nous offre en avant-première ce court-métrage avant sa sortie en février 2025. Pierre-Luc Granjon qui est connu pour ces films d'animation en volume, "stop motion" pour les anglophiles :-), nous montre ici la petite escapade d'un enfant le soir dans la forêt et sa rencontre avec un drôle d'animal qui lui montre les secrets de la forêt avec ses monstres réels ou non. Pierre-Luc Granjon nous offre le premier film réalisé sur l'écran d'épingles à destination du jeune public, 92 ans après la création du premier écran d'épingles par Alexandre Alexeieff et Claire Parker. On lui souhaite une belle carrière car les enfants ont aussi le droit à l'exception esthétique de ce film plein de mystère et complicité. Les bottes de la nuit de Pierre-Luc Granjon Source image https://piaff.net/artist/les-bottes-de-la-nuit/ Mémoire entropique Nicolas Brault Canada 2024 Ce court-métrage que nous avons eu la chance de voir en 3D au dernier festival d'Annecy aurait pu faire partie du programme expérimental de samedi. Nicolas Brault qui nous avait étonné avec le croustillant mais non moins craquant "Squame", nous propose ici une métaphore matérielle de la disparition de la mémoire de notre passage dans le temps. On peut y voir un hommage à tous les "sauveteurs" qui se battent contre la disparition de la mémoire et du patrimoine. Une courte bande-annonce vous montre le caractère fascinant de ce film à voir sur un grand écran sur https://www.youtube.com/watch?v=kJ7o7ZQvFys Quelque chose de divin Mélody Boulissière, Bogdan Stamatin France 2024 Le patrimoine peut aussi être utilisé dans un œuvre de création pour évoquer et nous émouvoir sur les destins croisés ou non des êtres dans des circonstances sombres qui d'ailleurs se rapprochent de nous en ce moment. Ici des photographies d'époques exploitées dans ce court-métrage d'animation évoquent avec force ces quotidiens et ces destins de femmes et d'hommes à partir de 1939. Quelque chose chose de divin - source image https://piaff.net/artist/quelque-chose-de-divin/ Les autres films mériteraient également d'être présentés mais il est grand temps de vous solliciter pour cette soirée de jeudi qui débute à 19 h 00. Une deuxième séance de la compétition études nous surprendra ensuite avec des découvertes du monde entier de films étudiants, sans oublier "l'after" pour quelques discussions passionnantes. A demain au Studio des Ursulines 10 Rue des Ursulines, 75005 Paris pour une soirée mémorable ! (1) 94 Le Carrefour du Cinéma d'Animation 2024 a du piquant ! https://www.gamca.info/post/le-carrefour-de-l-animation-2024-a-du-piquant #piaff2025 #studiodesursulines #gamcaanimation
- 99 - Piaff 2025 Jour 2 : Vive les courts !
Picus de Fréderic Doazan 2024 - Source image https://piaff.net/artist/picus/ Piaff 2025 C'est parti ! Après une première journée dense avec les séances courts métrages 1 et Etudes 1, le Piaff continue avec les 2 dernières séances de la compétition courts métrages. Cette première soirée a tenu toutes ses promesses avec une première séance de courts métrages exceptionnelle (1). La séance études a également brillé par les recherches inventives des étudiants. Le truculent Alexis Hunot, directeur artistique du Piaff, nous a régalé de ses envolées lyriques sur l'animation ! ... Il y avait une sortie de secours au cas où ! :-) - Photo Clément Martin La présidente du Piaff Marie-Pauline nous rappelé l'importance du court-métrage pour le cinéma d'animation qui tutoie tous les Arts. - Photo Clément Martin Témoignages Nous avons également pu recueillir les témoignages : Des réalisateurs Pierre-Luc Granjon avec son film "Les Bottes de la nuit" réalisé sur l'écran d'épingles Parker-Alexeieff qui séduira et captivera dès sa sortie petits et grands "anciens petits" , Mélody Boulissière, Bogdan Stamatin pour l'émouvant " Quelque chose de divin" Et la représentante du film "I had nothing" de Elyse Kelly un film militant sur l'immigration aux Etats-Unis et l'effacement volontaire de ce qui reste de l'identité d'une personne. Echange entre Alexis Hunot et Pierre-Luc Granjon. Pierre-Luc Granjon nous a confié qu'il voulait faire un film simple et tendre. Une réussite qui captive petits et grands, 92 ans après l'invention de l'écran d'épingle ... Historique -! - Photo Clément Martin Bogdan Stamatin et Melody Boulissière nous révèlent que tout est parti d'une vidéo que Bogdan a filmé sur l'histoire de sa grand-mère, cette si touchante histoire d'un amour égaré par le destin. Il voulait impressionner "une jeune française" qui l'accompagnait ... et qui semble être restée proche de lui ! :-) -Photo Clément Martin La représentante de la réalisatrice de "I had nothing" dont je vous prie de me pardonner de ne pas avoir noté le nom au vol, nous a rappelé que ce film s'appuie sur un cas réel de spoliation d'effets personnels à l'arrivée aux Etats-Unis. Ce film militant supporte une cause réelle en cours d'instruction aux Etats-Unis. Photo Clément Martin Prix Giannalberto Bendazzi 2025 Cette première séance a été aussi l'occasion de décerner le prix Giannalberto Bendazzi (2) du nom de cet historien du cinéma d'animation remarquable qui nous a quitté il y a 3 ans. Après Marco de Blois, Nancy Denney Phelps et Mohammed Beyoud, le prix qui chaque année au Piaff distingue "un passeur" qui fait connaître le cinéma d'animation par sa passion et son travail, a encore été attribué à une personne d'exception ! Il a été décernée à une personnalité aussi active qu'attachante, une personne qui peut traverser la France pour cueillir quelques archives en perdition, qui aide et encourage les appentis sauveteur de patrimoine avec une gentillesse et une attention singulière(5). Cette année le prix Giannalb erto Bendazzi a été attribué à Jean-Baptiste Garnero, Chargé d'études pour la valorisation des collections filmiques au Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC). On notera aussi bien son épopée pour la sauvegarde de l'épinette (3), que des programmations de rétrospectives exceptionnelles comme la rétrospective sur les films d'images de synthèses des années 80-90 à Annecy en 2022 (4) ou encore les nombreuses restaurations de films dont il est à l'origine. C'est avec un immense plaisir et beaucoup d'émotion que j'ai pu revoir "Maison vole" d'André Martin ( 1983) dans une salle de cinéma, au festival d'Annecy 2022 lors de la rétrospective organisée par Jean-Baptiste Garnero - photo Annecy Festival Jean-Baptiste Garnero recevra en récompense de ce prix une œuvre de Michèle Lemieux, un Maître contemporain de l'écran d'épingles. Le prix Giannalberto Bendazzi du Piaff 2025 attribué à Jean-Baptiste Garnero - Photo Clément Martin Séances Courts-métrages 1 et 2 Le festival continue avec deux séances de courts-métrages à ne pas manquer. On notera parmi les films présentés "Papillon" de Florence Miailhe, prix André-Martin du court métrage 2024 à Annecy (6). Florence Miailhe nous raconte l'histoire d'Alfred Nakache, nageur juif algérien originaire de Constantine qui monta au plus haut niveau mondial aux jeux olympiques de Berlin en 1936. Au sommet de son Art de la peinture animée Florence Miailhe évoque les pires drames et horreurs de cette époque avec une poésie qui vous saisit en plein cœur . Il est obligatoire que ce film ait le César du meilleur court-métrage d'animation 2025 tant cette œuvre marque l'Histoire (Compétition court 2). Papillon de Florence Miailhe - Source image https://www.lamenagerie.com/prod_realisations/nageur-papillon/ On citera également l'œuvre d'un artiste aussi jeune que remarquable, Bastien Dupriez qui a réalisé "Charbon de terre" aux racines profondes du Nord de la France ( Compétition court 3) . Le créateur de "Liza", "sous la canopée" et "Aerobie" mérite déjà une rétrospective tant ses œuvres sont réussies. "Charbon de terre" de Bastien Dupriez - source image https://piaff.net/artist/charbon-de-terre/ Parmi cette riche programmation qui nous attend on citera également "Misérable miracle" de Ryo Orikasa un "homme de lettres animées " qui nous revient avec un film i nspiré par les poèmes et les dessins d’Henri Michaux où silhouettes et lettres dansent sous nos yeux réjouis ( Compétition court 3) . Misérable miracle de Ryo Orikasa - source image https://www.miyu.fr/distribution/miserable-miracle-2/ Vous pourrez voir également "Picus" de Fréderic Doazan avec sa métaphore de la nature qui détruit les artefacts des hommes par le biais d'un oiseau. Un bijou qui s'appuie une longue tradition de collages animés ( Compétition court 3). Picus de Frédéric Doazan source image https://piaff.net/artist/picus/ Alors vive les courts ! et rendez vous au studio des Ursulines, 10 Rue des Ursulines, 75005 Paris , aujourd'hui aux séances de 19 h 00 et 21 h 00 pour deux séances de projection inoubliables sans oublier "l'after" avec ses débats animés. #piaff2025 #prix giannalbertob endazzi #jeanbaptistegarnero #gamcaanimation (1) voir 98 Piaff 2025 soirée d'ouverture : c'est le 16 janvier https://www.gamca.info/post/piaff-2025-soirée-d-ouverture-c-est-le-16-janvier (2) voir https://piaff.net/prix-giannalberto-bendazzi/ (3) voir 94 Le Carrefour du Cinéma d'Animation 2024 a du piquant ! https://www.gamca.info/post/le-carrefour-de-l-animation-2024-a-du-piquan t (4) https://hist3d.fr/du-trace-au-pixel-annecy-2022/ (5) Merci Jean-Baptiste pour les trésors audio et films auxquels tu m'a permis d'accéder. (6) 86 Prix André Martin 2024 pour un court-métrage : "Papillon", la mémoire de l'eau. https://www.gamca.info/post/prix-andré-martin-2024-pour-un-court-métrage-papillon-la-mémoire-de-l-eau
- 100 - PIAFF 2025 J3 : Expérimentalement votre !
"Glass house" Boris Labbé 2023 - Source image https://piaff.net/artist/glass-house-version-longue/ Piaff 2025 J2 : Retours sur les séances d'hier La deuxième soirée était consacrée à la fin de la compétition court-métrage avec les 2 dernières séances. Alexis Hunot a captivé son auditoire même s'il prend parfois des gants pour présenter. Photo Clément Martin Outre les films mis en évidence dans le précédent article ( https://www.gamca.info/post/piaff-2025-jour-2-vive-les-courts ) qui ont tenus toutes leurs promesses, on a eu plaisir à revoir ou voir le film iranien "Aquatic" de Shiva Sadegh Asadi. La réalisatrice combine peintures animées et papiers découpés pour nous proposer, dans la plus pure tradition surréaliste, l'histoire d'une femme qui donne naissance à des créatures marines. Des fonds unis en aplat rouge ou noir mettent en valeur les qualités graphiques de ses compositions. La réalisatrice a animé avec réussite les éléments qui compose chaque image. Joies du collage, de la composition sur un plan de papiers découpés et de la peinture, animation peintes, jeux de points de vue et de perspectives sont autant de plaisirs graphiques animés que nous offre Shiva Sadegh Asadi . 2024 Aquatic de Shiva Sadegh Asadi Iran Les joies de la peinture animée. Source image 2https:// piaff.net/artist/aquatic/ 2024 Aquatic de Shiva Sadegh Asadi IranArtefacts et collages pour symboliser l'asservissement de cette femme qui donne naissance à des poissons. - Source image 2https:// piaff.net/artist/aquatic/ La réalisatrice nous parle de son film lors du Festival d'Annecy en Juin dernier sur https://www.youtube.com/watch?v=iDKm4RONKi0 Rencontres avec les réalisateurs Nous avons pu assister à une séance de questions-réponses avec Alessia Puli qui nous a parlé de son film "It's OK to feel sad". Ce film très court conçu dans un graphisme sobre et volontairement bisounours, nous plonge avec humour dans le quotidien répétitif de la solitude. 2023 "It's OK to feel sad" Alessia Puli Italie - source image https://filmfreeway.com/Itsoktofeelsad Alessia Puli au Piaff nous parle de "It's OK to feel sad" - photo Clément Martin Omani Frei, désormais participante assidue du festival, nous a entretenu de son film "Lonely Mouth". 2023 "Lonely Mouth" Omani Frei Autriche. Un graphisme, précis, sobre et coloré, nous offre une métaphore de l'abondance ... et de ses limites. Image https://piaff.net/artist/lonely-mouth/ Omani Frei au Piaff - Photo Clément Martin Nous avons pu également rencontrer Frédéric Doazan dont le film "Picus" a fait la couverture de notre article d'hier ( https://www.gamca.info/post/piaff-2025-jour-2-vive-les-courts ) . Préoccupé par les sujets climatiques et écologiques, le réalisateur a symbolisé une vengeance de la nature qui détruit les artefacts des hommes par un oiseau géant qui détruit les immeubles d'une ville. Le film est réalisé en papiers et photos découpés traités ensuite numériquement. Frédéric Doazan doit plutôt l'utilisation de ses techniques à un choix qui ne passe pas par le dessin qu'il ne maîtrise guère. Ce bijou de court-métrage nous rappelle la longue tradition de collages animés par sa technique réjouissante et son rendu graphique . On pense aux films des polonais Jan Lenica, Walerian Borowczyk ou encore du tchécoslovaque Karl Zeman voir beaucoup plus récemment à la réalisatrice Pallavi Agarwala (1). Les influences de Frédéric Doazan viennent plutôt des réalisations contemporaines faites pour l'émission "Karambolage" d'Arte avec ses signatures graphiques que de l'histoire du cinéma d'animation. Super ! Il reste à ce réalisateur des sources d'inspirations pour ces œuvres à venir ! On peut voir l'interview de Frédéric Doazan et de Sylvain Cappelletto, complice qui était également présent hier, sur leur réalisation pour les élections européennes pour apréhender ce contexte de création pour ARTE : La fabrique de Karambolage - ARTE sur https://www.youtube.com/watch?v=dskzmF5DBKM Alexis Hunot, grand fan de Godzilla auquel on pense forcément en voyant le film, a demandé à Frédéric Doazan cela faisait partie de ses références. Il nous a répondu qu'il aimait bien les monstres dont King Kong mais également les oiseaux d'où le film dont la conception est partie de l'idée d'un oiseau géant qui détruit une ville construite par l'humanité et son développement. Attention le voilà ! -Source Image https://piaff.net/artist/picus/ Frédéric Doazan au Piaff - Photo Clément Martin Aujourd'hui place aux horizons et à l'expérimental Amateur de sensations rares, il faut venir aujourd'hui au studio des Ursulines pour 3 séances originales. A 17 h 00 c'est la séance compétition Horizons qui va vous proposer des films de plusieurs pays peu connus pour leur films d'animation, l'occasion de faire de riches découvertes sur de nouveaux horizons ! A 19 h 00 Nous aurons droit à une séance exceptionnelle consacrée à Boris Labbé, en sa présence et celle du compositeur Lucas Fagin , pour la projection de "Glass House" Boris Labbé, artiste polymorphe, nous offre ici un film en écho au spectacle vidéo-sonique et de l'expérience immersive disruptive qu'il a réalisée en collaboration avec Lucas Fagin. Alors que vient tout juste de se terminer la superbe exposition "Ito Meikyū" organisée à partir des œuvres de Boris Labbé (2), n ous aurons la chance de recueillir les propos de cet artiste aussi passionnant qu'éclectique par ses techniques de création mais d'une cohérence dans son œuvre qui est l'apanage des grands Maîtres. Séance à ne manquer sous aucun prétexte ! Vous pourrez méditer ensuite sur le proverbe britannique : Don't throw a stone at your neighbour if you live in a "Glass House". :-) Glass house Boris Labbé - source image https://www.borislabbe.com/GLASS-HOUSE Pour terminer cette journée nous aurons à 21 h la compétition expérimentale proposée par Marie-Pauline Mollaret. Après la compétition de 2024 qui a été tellement exceptionnelle que la compétition "Off-limits" du Festival d'Annecy nous a ensuite paru un peu timide, celle de 2025 va-t-elle autant nous réjouir ? Rendez-vous à 21 h 00 pour des plaisirs d'Art Contemporain animés. 2024 The_Sunset_Special Nicolas Gebbe Allemagne - source image https://piaff.net/artist/the-sunset-special-2/ A tout à l'heure au studio des Ursulines ! 10 Rue des Ursulines, 75005 Paris #piaff2025 #borislabbe #glasshouse #fredericdoazan #picus #alessiapuli #Itsoktofeelsad #shivasadeghasadi #aquatic #arte # lonelymouth #omanifrei (1) 35 Festival d'Annecy 2022 : Trop long ou trop court ? 4e partie https://www.gamca.info/post/festival-d-annecy-2022-trop-long-ou-trop-court-4e-partie . (2) (Pour en savoir plus voir "96 Ito Meikyū - Le fil d'errance : L' œuvre de l'intérieur" : https://www.gamca.info/post/ito-meikyū-le-fil-d-errance-l-œuvre-de-l-intérieur ) ;
- 101 - PIAFF 2025 J4 : Ce soir en avant la musique !
2024 Kawawenz Antoine Presles - Compétition musique- Source Image https://piaff.net/artist/kawawenz/ Nous arrivons à la dernière journée du festival. Les nuits sont courtes et les délais pour écrire les articles aussi ! Aujourd'hui rendez-vous au studio des Ursulines à 16 h 00 pour la séance jeune-public. L'occasion d'offrir au public jeunesse quelques découvertes dont ils se souviendront ! voir https://piaff.net/event/competition-jeunesse/ Cette séance sera suivi à 18 h 00 de la séance no 2 de la compétition Etudes qui nous réserve toujours quelques surprises. Voir https://piaff.net/event/competition-etudes-2/ Puis la séance de clôture aura lieu à 20 h 00 où les prix seront présentés avant la traditionnelle séance musicale et clips et films musicaux pour finir en beauté ! Voir https://piaff.net/event/competition-musiques/ Avant de savourer ces trois dernières séances revenons sur la belle journée d'hier, riche en émotions, spectaculaires et découvertes. Compétition horizon La compétition horizon nous offre une série rares de courts-métrages de pays où l'animation est moins développée. Alexis Hunot Alexis Hunot n'a pas pris de gants pour nous présenter la séance horizon - photo Clément Martin On notera le film "Loss" de Sonya Umanski et Alika Levinson (Ukraine, Israël) dans lequel une femme se fait opérer. A l'ambiance clinique de préparation de l'opération succède une sombre atmosphère onirique à la suite de l'anesthésie, atmosphère qui vire rapidement au cauchemar. L'opposition graphique de la salle d'opérations et du cauchemar est très intéressante. Ce cauchemar s'appuie sur un ressenti de la réalité ? Le film nous laisse avoir notre propre interprétation ... 2024 Loss Sonya Umanski, Alika Levinson Ukraine Israel. Source image 2024 https://piaff.net/artist/loss/ . Au graphisme clinique de la salle d'opérations succède le caractère sombre du cauchemar. Source image : https://piaff.net/event/competition-horizons/ Jesualdo Muvuma réalisateur angolais nous parlé de son expérience sur la réalisation du film 50 Kwanzas qu'il a réalisé en auto production. Jesualdo Muvuma et Alexis Hunot - Photo Clément Martin 2024 50 Kwanzas Jesualdo Muvuma Angola - https://piaff.net/artist/50-kwanzas/ La réalisatrice marocaine Kawtar Waddi nous a présenté son film "Dyscalculia" qui suit le quotidien d’une personne souffrant de dyscalculie qui doit se débrouiller dans un monde rempli de nombres et de calculs. Kawtar Waddi Piaff 2025 - Photo Clément Martin 2024 Dyscalculia Kawtar Waddi Maroc - source Image https://piaff.net/artist/dyscalculia/ Rencontre avec Boris Labbé et Lucas Fagin autour de Glass House Nous avons eu ensuite la séance tant attendue, point d'orgue du festival pour certains, où Boris Labbé et Lucas Fagin sont venus nous parler de la conception du film Glass House. Nous avons eu la chance de voir la version intégrale de 40 minutes du film. Cette version se compose de 9 tableaux dont les images expérimentales utilisent aussi bien la 3D que l'IA générative. Une présentation a suivi la projection du film animée par Marie-Pauline Mollaret avec un support abondamment illustré source de précieuses informations. Le projet d'Eisenstein dans les années 20 Boris Labbé est parti des travaux du projet inachevé de S. M. Eisenstein pour Glass House (1926-1930). Ce projet s'articulait autour d'un bâtiment en verre totalement transparent d'où on ne peut rien cacher et où tout peut être par conséquent contrôlé. Cette architecture transparente permettait d'envisager des angles, des points de vue totalement innovateur et d'une stupéfiante modernité pour le cinéma de l'époque. S. M. Eisenstein, dessin pour Glass House (1926-1930). source Image https://journals.openedition.org/appareil/1234 Concevoir la musique et les images animées Le compositeur argentin de musique contemporaine Lucas Fagin est venu rencontrer Boris Labbé pour lui proposer de collaborer à ses projets. Cette collaboration a pris forme pour Glass House où Lucas Fagin a composé sa musique uniquement à partir d'images fixes avant d'échanger avec Boris Labbé pour chaque tableau. Généralement la musique était en avance sur l'image ce qui permettait à chacun de s'adapter. Boris Labbé devant les images fixes qui servaient à Lucas Fagin de composer sa musique au départ. Photo Clément Martin Lucas Fagin et Boris Labbé - Photo Clément Martin Au départ Lucas Fagin a éprouvé le besoin de faire un schéma graphique des séquences musicales qu'il souhaitait afin de poser une première succession de phrases. Le musicien rejoint là les préoccupations des "Arts de synthèse" qui se crée à partir d'un langage formel qu'il s'agissent d'une partition qui place des notes avec ces durées dans le temps ou des "time lines" en animation qui place le son et l'image dans leur évolution dans le temps. L'interprétation et l'enregistrement suivent seulement. Lucas Fagin et Boris Labbé échangent sur la conception de leurs deux "Arts de synthèse" qu'il faut combiner. Photo Clément Martin On peut citer comme exemple les times lines de Pierre-Emmanuel Lyet, première appropriation des symphonies de Bethoven pour sa série en neuf épisodes " Luz et les solidos" (1). Une première analyse de la musique et des sons à l'image dans le temps sur les symphonies de Beethoven. Source Image Pierre -Emmanuel Lyet On peut illustrer ce besoin d'analyse dans les "Arts de synthèse", ces Arts où on part de rien, seconde par seconde, image par image, mesure par mesure, cette fois ci avec une "Time line" de Norman Mclaren pour sur 133 secondes du film en pixilliation de Norman McLaren "A chairy tail" 1957. "Time Line" de Norman McLaren pour a Chairy tail 1957 - Collection Geneviève et André Martin. Glass House avant d'être un film de 40 minutes a fait l'objet d'un spectacle "ciné-concert" avec l'Orchestre Cairn. Lucas Fagin nous expliqué que la musique de Glass House écrite pour l'orchestre Cairn devait forcément faire l'objet d'une partition pour les musiciens et le chef d'orchestre. Pour le spectacle il pouvait y avoir jusqu'à 10 à 17 secondes d'écart suivant la direction d'orchestre, les parties du film étaient donc lancées manuellement en suivant également la direction d'orchestre qui devenait ainsi un chef d'orchestre multi média ! Boris Labbé et Marie-Pauline Mollaret , animatrice de cette présentation, pendant que Lucas Fagin nous explique que sa musique est écrite avec le rôle essentiel des partitions dans l'interprétation de l'orchestre. En illustration une partition musicale d'une précédente œuvre. Direction d'orchestre et projections des neuf tableaux de Glass House. Source Image https://piaff.net/artist/rencontre-avec-boris-labbe-et-lucas-fagin-autour-de-glass-house/ Concernant la conception du film, après les rencontres en cours de réalisation entre les deux créateurs qui permettait une première étape de "synchronisation" de leurs travaux, l'orchestre interprétait la musique pour l'enregistrer. Suite à l'enregistrement il fallait parfois reprendre un cycle de conception complet sur les images animées et la musique. Une fois le travail effectué il fallait réécrire la partition pour la faire de nouveau interpréter. Concevoir les images animées Le processus de création des images animés s'est fait à partir d'un travail de préparation de Boris Labbé sans cadre précis de conception si ce n'est l'inspiration sans scénario défini au préalable, des images fixes et un thème permettaient d'orienter chacun des neufs "mouvements" de l'œuvre. Pour faire ce film en 8 mois seulement il a fallu avoir recours à l'Intelligence Artificielle générative pour générer des successions d'images. Le principe de l'intelligence artificielle est de créer des textes, des images, voir des séquences animées à partir de "prompt" contenant du texte ou des images ou les deux. En ce qui concerne une image le principe de l'IA générative et qu'elle modifie une image à partir d'une autre image. Des scènes construites en 3 D sont également combinées à ces images générées par l'IA. Boris Labbé a travaillé avec des outils "open source" qui permettent de créer sur son propre poste de travail et non dans un cloud qui n'est pas souverain. Le poste de travail calculait ainsi toutes les nuits. Gamca Animation reviendra en détail sur ce sujet. Boris Labbé nous illustre l'utilisation de "prompts" d'IA générative dans son travail de recherche. Photo Clément Martin Un film et des émotions Le premier mouvement démarre par une brusque entrée en matière de la musique, on est prévenu une posture contemplative ne suffira pas au spectateur, il faut rester aux aguets pour pénétrer ce monde de verre et de transparence. Silhouettes en mouvements dans des jeux de transparences, mannequins serrées dans des cages aux parois translucides, lents mouvements de caméra "Tarkoskien" dans des structures architecturales, mondes graphiques en vibration, motifs générés par des machines, cadres variables sont autant d'élément fascinants qui pourraient faire partie d'une Pub Dior du 21e siècle pour des extra-terrestres ou pour une "Samaritaine" martienne du 22e siècle. Le végétal, l'espace, la faune avec ses oiseaux ne sont pas absents au fur à mesure que le réalisateur nous élève vers un ciel accueillant. Le temps passe trop vite, on n'a qu'une envie de revoir ce film si riche mais le reverra-t-on ? Festival oblige je dois foncer, en velib :-), au Piaff pour la séance jeunesse programmée par Marie Pauline Mollaret. Gamca Animation reviendra sur le programme expérimental d'hier et le travail de Boris Labé. Nous prions également nos lecteurs de nous excuser des imperfections qui subsistent suite à des nuit courtes et 5 articles en 5 jours ! :-) #piaff2025 #BorisLabbe #lucasfagin #glasshouse #gamcaanimation (1) 92 Fontevraud 2024 : Où la musique rencontre le cinéma voir : https://www.gamca.info/post/fontevraud-2024-où-la-musique-rencontre-le-cinéma
- 102 - GAMCA Animation : Évènement c'est le 100e !
André Martin en 1977 - La mise en scène multi média n'était jamais loin pour enregistrer un évènement ! Photo Clément Martin Gamca Animation a publié son 100e article samedi 18 janvier à l'occasion de la 3e journée du "Paris International Animation Festival" (1)! Ce festival original porté par quelques personnes passionnées aura donc marqué l'aventure de GAMCA Animation (2) avec une cohérence historique digne "des journées du Cinéma" (3) ! Ce 100e article offre l'occasion de remercier nos lecteurs qui nous ont suivis et les personnes qui nous "likent" et partagent sur les réseaux sociaux favorisant ainsi la notoriété de ces publications ... et du cinéma d'animation. Les réseaux sociaux au-delà de leurs naufrages incultes permettent aux créateurs de contenus de toucher toute la planète et de contribuer ainsi à une petite mais précieuse partie de "toute la mémoire du monde". Et oui c'est ainsi " Parce que leur mémoire est courte, les hommes accumulent d'innombrables pense-bêtes " (4). Toute la mémoire du monde - Souce image https://moicani.over-blog.com/2014/03/toute-la-memoire-du-monde-alain-resnais-1956.html Le cinéma d'animation est un spectacle si divers, étonnant, proche de toutes les formes d'Art qu'il ne sera jamais acceptable que sa diffusion soit limitée. Gamca Animation continuera donc de vous faire part de l'histoire du cinéma d'animation et des films contemporains qu'il faut mettre en avant au travers de ses articles. Si les moyens, notamment en temps, restent limités pour l'instant, la détermination est là et les multiples amitiés du monde de l'animation, animateurs, enseignants, producteurs, illustrateurs, critiques, valorisateurs de patrimoine, rédacteurs en chef, programmateurs, directeurs artistiques, scénaristes, historiens ... et lecteurs ! renforcent quotidiennement cette détermination. Je souhaite vivement les en remercier ici. Le discours sur les films contemporains et les goûts qui permettent de sélectionner trop peu de films pour les articles pourraient être interprétés comme une projection psychanalytique de parents disparus, mais elles sont aussi le privilège d'avoir été "mal élevé" aux biberons de la cinémathèque québécoise, de la cinémathèque française, de "l'Animathèque" de l'AFCA, de l'attraction aux arts et de la vie quotidienne avec deux parents hyper-créatifs. Direction d'orchestre et projections des neuf tableaux de Glass House. Le spectacle de Glass House de Boris Labbé mêlant animation, innovations techniques et musique en concert fusionne les formes d'Art pour réjouir et éblouir son public. Source Image https://piaff.net/artist/rencontre-avec-boris-labbe-et-lucas-fagin-autour-de-glass-house/ Mais cette activité "contemporaine" ne prend tout son sens que pour nourrir le travail d'archive nécessaire autour du travail de Geneviève et André Martin. Un travail long et laborieux d'apprenti archiviste nécessaire pour une petite contribution à toute la mémoire du monde. Il faut donc classer des archives documentaires, photographiques, filmiques, vidéos mais également les classer après numérisations... et les comprendre ! Une partie de l'archivage physique A3 et A4 à l'apparence chaotique mais réel dans un espace de tri et de conservation restreint ! - photo Clément Martin Quelques-unes des archives numériques qui permettent un accès rapide à l'apparence plus rigoureuse et favorise des échanges nécessaires à l'appropriation de celles-ci ! - Image Clément Martin Pour continuer ces travaux l'année 2025 sera riche pour GAMCA Animation. Au programme : Continuer, après le PIAFF en janvier, une couverture particulière sur les festivals de Rennes, Annecy, Carrefour de l'animation et des journées de Fontevraud. Créer une association culturelle pour initier des actions qui nécessitent d'être une personne morale. Et oui "nous" ne serons plus "1" par obligation légale ! :-) Continuer les publications à l'occasion du 30e anniversaire du décès d'André Martin, Préparer des actions pour le centenaire de la naissance d'André Martin sur 2026. Vaste programme ! A bientôt et n'hésitez pas à partager nos articles pour que l'animation et son histoire soit le plus diffusée possible. (1) 100 PIAFF 2025 J3 : Expérimentalement votre ! https://www.gamca.info/post/piaff-2025-j3-expérimentalement-votre (2)GAMCA signifie "Geneviève et André Martin des communications animées" qui désigne le site en hommage au cinéma d'animation et à mes parents. Gamca est malheureusement une mutuelle d'assurance présente dan le monde entier avec laquelle il est difficile de lutter en terme de référencement. Sur Internet on référence donc tous le article sous le "#tag" "Gamacaanimation" que vous pouvez utiliser à loisir ! :-) (3) 8 La genèse d'Annecy 2 : Des journées pour le cinéma https://www.gamca.info/post/la-genèse-d-annecy-2-des-journées-pour-le-cinéma (4) Début du film "toute la mémoire du monde" d'Alain Resnais 1956 Prix de la meilleure photo festival de cannes. Ecriture Alain Resnais , Rémo Forlani , Chris Marker . #gamcaanimation #piaff2025 #toutelamemoiredumonde
- 103 - 31ème édition du Festival National du Film d'Animation : Pâques au balcon avec l'œil vif !
Affiche du 31ème Festival National du Film d'Animation réalisé par Gilles Cuvelier. Le 31e Festival National du Film d'Animation se déroulera à Rennes du 22 au 27 avril. Créé en 1983 par Raymond Maillet alors délégué général de l'AFCA, ce festival est consacré aux films d'animation français courts et longs métrages. 1982 04 11 Raymond Maillet croqué par Nedeljko Dragic à Annecy. Dessin Collection Geneviève et André Martin - Don de Annie Lemoy. L'affiche nouvelle est arrivée ! Cette année nous devons l'affiche du festival à Gilles Cuvelier, réalisateur de films d'animation Lillois également fondateur de la société de production Papy 3D et du studio Train-Train. Gilles Cuvelier - source image https://www.lavoixdunord.fr/504045/article/2018-12-10/le-lillois-gilles-cuvelier-recompense-aux-emile-de-l-animation L'affiche représente un œil avec son regard vif sur l'animation qui accueille des petits spectateurs colorés assis au balcon d'un cinéma pour profiter du spectacle. Ces petits personnages étranges nous rappellent l'univers de son film "Chahut", film remarquable et surréaliste sur le carnaval de Dunkerque où pleuvent les poissons. Ils évoquent également la ferveur et l'enthousiasme du public pour le festival ! Les personnages de Chahut de Gilles Cuvelier - source image https://www.lesfilmsdunord.com/chahut Ce réalisateur aussi talentueux que discret nous a offert plusieurs films remarquables. Outre "Chahut", on peut citer : "LM2", œuvre abstraite qui illustre à la perfection le confinement que nous avons tous vécu et ressenti (1), ou encore son dernier film "Petit cogneur", un poème onirique qui nous plonge dans l'intimité d'une famille (2). Edition 2025 Demandez le programme ! Le festival nous propose cette année pas moins de " 150 films ", répartis dans 5 catégories : Courts métrages professionnels Courts métrages étudiants Clips Films d’ateliers Films autoproduits Gamca Animation aura l'occasion de revenir sur ce programme unique à l'image de la remarquable vivacité du film d'animation français. Vous pouvez d'ores et déjà consulter ce magnifique et pléthorique programme sur https://festival-film-animation.fr/la-selection-officielle-2025/ . Mais ce festival c'est aussi : Des temps de rencontres entre les équipes de films et les publics (scolaires, jeunes, étudiants et adultes); De nombreuses actions pour découvrir l’envers du décor : Ateliers d’initiation, Secret de fabrication, Leçon de cinéma… Des soirées festives, performances live et ciné-concerts. Le prix André Martin du long-métrage : Suspens ! Après le très beau "Interdit aux chiens et aux italiens" de Alain Ughetto en 2024 (3) , à qui sera décerné le prix André Martin du long métrage pendant le festival ? Ron Dyens de Sacrebleu productions va-t-il faire le doublé avec Flow, triomphes aux box offices français et internationaux, alors que le magnifique "Papillon" de Florence Miailhe a lui reçu le prix André Martin du court-métrage à Annecy en juin dernier , A suivre ... Flow de Gints Zilbalodis - source image https://apnews.com/article/flow-animated-movie-review-98940a387edd5f83354719f51139bc33 Les accréditations sont ouvertes ! Vous pouvez demander votre accréditation pour le festival sur : https://festival-film-animation.fr/accreditation-2/ avec un prix encore plus doux jusqu'au 13 mars pour profiter de ce beau programme et des rencontres que nous ne manquerez pas de faire. A bientôt pour 6 jours de bonheur animé, pour passer pâques au balcon avec l'œil vif ! #festivalnationaldufilmdanimation #afca #raymondmaillet #gillescuvelier #prixandremartin #gamcaanimation (1) 24 LM² : L'abstraction illustre. https://clementmartin75.wixsite.com/cinemadanimation/post/lm-l-abstraction-illustre (2) 42 Petit Cogneur : Attention une intimité peut en cacher une autre. https://www.gamca.info/post/petit-cogneur-attention-une-intimité-peut-en-cacher-une-autre (3) 83 Prix André-Martin pour long-métrage 2024 : des racines et des bourgeons. https://www.gamca.info/post/prix-andr%C3%A9-martin-pour-long-m%C3%A9trage-2024-des-racines-et-des-bourgeons













