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  • Photo du rédacteurClément Martin

Le monde en soi : l'Art Brûlant

Dernière mise à jour : 20 août 2023


Quand l'Art brûle. image : https://vimeo.com/444021949



Écrit et réalisé par Sandrine Stoïanov et Jean-Charles Finck

Produit par Jérôme Barthélemy et Daniel Sauvage

Avec les voix de : Sandrine Stoïanov, Jean-Charles Finck, Camille Condemi

Storyboard, Animatique, Layout : Jean-Charles Finck Posing, Décor : Sandrine Stoïanov Animation 2D : Sandrine Stoïanov et Odile Comon, Valérie Schaefer, Rayane Raji, Marianne Lebel, Jean-Charles Finck Peinture : Sandrine Stoïanov et Zaza, Zyk, Émilie Mercier, Urs Häberli Compositing : Sandrine Stoïanov et Christelle Soutif, Marc Koenings Montage : Jean-Charles Finck Chargée de production : Clémence Bouche Assistants monteurs : Youri Borg, Mathilde Sari Musique originale : Pierre Caillet Montage son : Xavier Thibault Mixage : Laure Arto Étalonnage : Laurent Navarri


Nous avons eu la chance de pouvoir voir le film à Annecy, au Piaff et sur Arte mais le film est si beau et si dense qu'on ne se lasse pas de le revoir.

Rencontre au haras au festival d'Annecy 2021 : de gauche à droite Tony, Florentine Grelier, Jean-Baptiste Garnero, Jean-Charles Finck et Sandrine Stoïanov. Photo Clément Martin.


Sandrine Stoïanov et Jean-Charles Finck nous offrent ici un film époustouflant sur l'épuisement dans la création. Le film raconte l'histoire d'une jeune femme qui souhaite se faire exposer dans une galerie et travaille acharnement pour livrer les œuvres attendues par un galeriste.



La jeune peinte peintre se met à nue dans une frénésie créative pour "délivrer" les oeuvres.

Le film alterne des plans sobres dans une chambre d'hôpital où l'on voit la jeune femme inerte, vidée de son énergie et des plans colorés qui fourmillent de messages graphiques qui nous raconte le chemin de l'artiste jusqu'à son "burn out" !

Pour Sandrine Stoïanov "la couleur elle-même a une narration" et exprime "les humeurs du personnage".

Elle traduit

  • "le plein" dans la création et la folie qui s'empare du personnage allant jusqu'à des couleurs saturées, très vives, violentes.

  • et "le vide" dans les scènes d'hôpital où la jeune artiste devient transparente.

Image du film dans le cadre de l'hôpital voir sur https://stokanovska.wixsite.com/monsite/le-parcours-de-l-ecureuil .


Sandrine Stoïanov nous a confié au Piaff après la projection du film qu'elle a voulu que le paysage urbain traduise l'état d'esprit de cette artiste qui perd pied dans la création : "quand on est enceinte on voit des femmes enceintes partout, quand on a une jambe cassé on voit des handicapés partout" Dans le film, les affiches, les passants sont autant d'acteurs qui nous racontent l'explosion d'émotions suite à l'épuisement de l'artiste et sa surinterprétation de tous les signaux qu'elle ne peut plus gérer, qui deviennent obsessionnels.

Un exemple de détails des affiches que l'on perçoit subrepticement. image https://stokanovska.wixsite.com/monsite/le-parcours-de-l-ecureuil


Cette explosion atteint son paroxysme dans une scène magnifique où l'artiste perd pied dans le métro et où l'on voit un défilé hallucinatoire d'œuvres artistiques célèbres et d'images oniriques qui emportent notre héroïne dans un tourbillon terrible mais jubilatoire pour le spectateur.

Où l'image devient onirique vu dans https://www.unifrance.org/film/52022/le-monde-en-soi


L'animation peinte, si elle nous réserve de belles surprises, passe par des défis techniques importants comme en témoignent les propos recueillis par Francis Gavelle dans https://www.fichesducinema.com/2021/06/annecy-2021-focus-sur-le-monde-en-soi-de-sandrine-stoianov-jean-charles-finck/?fbclid=IwAR2KSIJdyylxKw6acpBmZoPm4iUPxRcXiyJQrLgUrFwcp4Njma41wpkYFhk.


Sandrine Stoïanov :

"Une autre difficulté technique était de faire un film en peinture à l’encre animée sous la caméra, nécessairement avec du papier épais, pour éviter qu’il gondole, et de fait sans la possibilité de travailler avec la transparence du papier sur une table lumineuse, comme on le fait en général en animation traditionnelle. Nous en avons discuté avec notre ami Quentin Francotte, qui a conçu et construit pour nous un banc-titre d’un genre particulier, permettant de projeter chaque pose d’animation en peinture à l’encre sur le papier de la suivante, et ainsi d’animer la peinture dans le graphisme que nous voulions. Il a aussi conçu une plaque à picots permettant de poinçonner le papier, afin qu’il soit toujours tendu et positionné au bon endroit sous la caméra, qu’il a baptisée “la stokaboard”."


Jean-Charles Finck :

"Des difficultés artistiques, pas vraiment. Hormis le fait que le personnage principal de notre film étant une jeune peintre, il fallait montrer ses œuvres et leur évolution plastique au cours du film, ce qui a obligé Sandrine à se mettre à la peinture à l’huile, technique difficile qu’elle n’avait jamais pratiquée. Mais là encore, c’était un choix. Les difficultés qu’a entraîné la fabrication de ce film, nous les connaissions ou les envisagions dès le départ. Nous les avons assumées et surmontées."


De grands bravos aux auteurs pour ce film très personnel, aux qualités graphiques remarquables qui traite un sujet difficile dans une effervescence graphique sensible et juste.


Le Cinéma d'Animation nous offre une fois de plus un film singulier. A voir et revoir absolument et si possible sur un bel écran de salle de cinéma pour prendre plaisir à cette intense et belle histoire dont les images qui défilent trop vite à la vitesse du Cinéma d'Animation ! :-)


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